JMB - je pense comme toi ; Nous avons fait récemment une enquête sur l'impact de la culture de la vigne sur l'environnement. Nous avons interrogé un bio traditionnel, un producteur intensif (on dit aussi pisse au vin patenté !), un de mes clients (je fais du conseil en viticulture), et moi-même ; à propos de la consommation d'hydrocarbures, le bio traditionnel consomme 450 l/h de fuel, le pisse auvin un peu plus de 800 l, mon client 280 l, et moi, avec ce que les autochtones appellent ma "motocrotte", 170l/ha d'essence... No comment... Yapuka...Citro a écrit : Quel sujet pationnant!
vtajmb, je partage bien ta vision des choses, je ne suis sûrement pas le seul, donc continuez sur le forum.
JMB - Merci pour tes encouragements, Citro. Ce n'est pas tant pour moi (à 61 ans, la dégradation de la planète me mènera quand même au bout) que pour les générations à venir que le sujet m'intéresse...
Enfin la question du labour viticole doit en effet être mûrement réfléchie quant à sa nécessité... De nombreuses vignes ne sont labourrées qu'un rang sur 2 pour "conserver les sels minéraux". En effet l'inconvénient du labour, en plus de tuer la bio diversité des sols est de permettre leur érosion, leur lessivage tout en les empêchant de conserver une humidité salutaire...
JMB - le labour profond et permanent est une hérésie ! Le mot labour est impropre à propos de ce que je fais (cf. le sujet sur ma moto à chenilles). Un sol non travaillé et tassé par les passages piétons ou mécaniques manque d'oxygène ; la flore évolue : renoncules, mousses, potentilles et autres révèlent l'abondance de nitrites (NO2). De plus, si la culture de vigne est faiblement exportatrice ((0.5Kcal/m²), la production des sarments et des radicelles a des exigences ponctuelles importantes à chaque printemps. L'herbe est donc pilotée dans l'espace et dans le temps. Elle n'est jamais éliminée, mais sa densité est réduite de mars à mai inclus. Les outils employés visent à oxygéner superficiellement le sol et à contrôler la compétitivité de l'enherbement à chaque printemps. Ils travaillent par arrachement, et ne font donc pas de semelles de labour. Leur dépense énergétique est nettement moins importante que les labours traditionnels. Quant aux sels minéraux, les carences de naguère et qui s'aggravent chez les voisins ont disparu....
La question est également posée en agriculture ou des techniques comme le semis direct sur les chaumes de la précédente culture, le paillage ou l'utilisation de BRF (bois raméal fragmenté) diminuent par 10 les consommations de carburant tracteur, évitent des apports d'intrants (gros consommateurs de pétrole dans leur fabrication) et d'eau... Je m'arrête là, le (hors) sujet est trop vaste.
JMB - BRF ; j'ai récemment rencontré Yves Herody, spécialiste en microbiologie des sols. Selon lui, l'effet à court terme du BRF n'est pas systématiquement positif, et à long terme, si les apports sont systématiques, importants et réguliers, un effet dépressif a été observé. En recyclant les bois de tailles, les feuilles de vigne et l'herbe détruit, nous estimons les apports au sol >3.5Kcal/m². Les sols sont ainsi auto-fertilisés... comme cela c'est fait jusqu'à ce que l'homme les dévaste pour produire plus... dans un temps limité ! L'agroécologiste Georges TOUTAIN a ainsi fait produire, en culture oasienne, plus de 10Kcal au m² (2 fois plus que dans des cultures céréalières intensives), sans engrais ni pesticides. Dans sa Picardie natale, cet auguste picard a implanté, il y a 20 ans un pré-verger traditionnel qui produit en abondance des pommes d'un goût exquis, sans pesticides, alors que les arboriculteurs traditionnels font plus de 30 traitements annuels...
En conclusion, le tracteur électrique, chenillé ou non (idéalement) devient réaliste comme il l'a prouvé dans des applications de parcs et jardins. La ville de Bordeaux s'en félicite. Les espaces verts sont entretenus sans nuisances sonores et le coût d'exploitation est inférieur.
Pardon à tous pour le hors-sujet.
JMB -