Coût: 1000€!
Je souhaite longue vie et grand succès à cet inventeur...
Source: Ouest France
http://www.ouest-france.fr/leditionduso ... 18/page/14
Je copie ici le texte complet pour archivage définitif. L'article inclut de multiples sujets parallèles tous traités superficiellement dont: injection d'eau, René Allot, Jacques-Franck Bristiel, système hybride, moteur à eau, complot, non réactivité des "forces vives" de la technologie en France.
Je déplore la tendance à faire des jeux de mots à la con
plutôt qu'à traiter le sujet sérieusement... Mais l'article a le mérite d'exister et de donner quelques informations très intéressantes.[nb: les articles de Ouest France en ligne sont a priori incopiables, mais j'ai trouvé une astuce: copier la page html apparemment vide puis l'ouvrir à l'aide d'un logiciel d'édition de code. Ex: notepad ++. Ceci explique la mise en page médiocre. J'ai dû retirer toutes les balises HTML.]
Le moteur à eau, info ou intox?
Roulez à l’eau pour rouler presque à l’œil.
C’est le rêve de tout conducteur sensible à la sauvegarde de son pouvoir
d’achat et de la planète. Un fantasme depuis plus d’un siècle. Demain
aussi?
Pour répondre aux problématiques de consommation et
de pollution liées à l’usage des moteurs thermiques, de nombreuses
initiatives carburent dans certains esprits toujours prêts à s’emballer à
la seule évocation du moteur à eau dont l’appellation reste pourtant
abusive.
Ingénieurs bardés de diplômes de haut vol, «Géo
Trouvetou» ou bricoleurs élevés au rang de motoristes du dimanche
ou pas, tous connaissent le principe de l’injection d’eau et ses effets…
Si la recherche d’un meilleur rendement du moteur et d’une combustion
plus propre est de nature à replacer le concept dans l’actualité à
l’approche de la COP21 et en plein scandale des moteurs diesel truqués
chez Volkswagen, les travaux sur le sujet ne datent pas d’hier. Il faut
remonter à la seconde moitié du XIXesiècle et au début du XXe pour
en trouver trace.
Dans les Côtes-d’Armor, René Allot, patron d’une
ébénisterie d’art, a installé un kit d’injection d’eau sur son camion
diesel. (Photo: archives Ouest-France)
Les voitures, les avions
La première application d’une injection d’eau dans un moteur à
essence daterait de 1895. Ingénieur chez De Dion Bouton, Paul Viet
utilise alors l’eau comme un adjuvant à l’essence, de manière à mieux en
contrôler l’explosion. Plusieurs brevets sont déposés en Europe entre
1895 et1899. En 1901, l’ingénieur français Pierre Clerget fait
aussi avancer le Schmilblick avec du gasoil sur son monocylindre Vernet.
Paul Sabatier dans les années 20 n’est pas en reste.
Les recherches ne se cantonnent pas aux voitures. Durant la Seconde
Guerre mondiale, des systèmes d’injection d’eau équipent des avions de
chasse comme certains Messerschmitt allemands.
Plus proche de nous, un inventeur américain Paul Pantone dépose un
brevet international pour son «processeur multi-carburants».
La technique consiste à modifier l’alimentation en carburant du moteur à
explosion. Elle est censée permettre une forte réduction de pollution
et une belle économie de carburant. Aucune étude ne permet de démontrer
la réalité des performances annoncées.
La Mirai, qui fonctionne à l’hydrogène, a été lancée par Toyota fin 2014.
Durant les années 70-80, un kit d’injection d’eau est commercialisé
auprès du grand public. Aujourd’hui, c’est une société bretonne qui
propose elle aussi une solution à 300€ non sans effets annoncés
sur la consommation et la pollution…
BMW, Renault s’y intéressent
Constante tout au long du XXesiècle et jusqu’à aujourd’hui, la
rumeur du fameux «moteur à eau» fait toujours causer.
Certains évoquent la théorie du complot pour expliquer pourquoi elle ne
brise pas le plafond de verre. Pareille invention radicale serait-elle
bridée par des industriels de la pétrochimie pour ne pas tuer le moteur
essence ou diesel? Balivernes.
Près d’un siècle plus tard, l’industrie automobile ne tourne pas le
dos à une technique dont le fonctionnement consiste au moins à injecter
un pourcentage d’eau sous forme de vapeur ou de fines gouttelettes dans
le mélange air-carburant d’un moteur. BMW la développe sur des modèles
de série. Renault et d’autres constructeurs s’y intéressent de près ou
de loin d’autant que le système s’avère peu coûteux. Plus vertueux qu’un
processeur masqué made in Volkswagen pour moteurs diesels truqués?
La voiture à hydrogène pourrait mettre tout le monde d’accord. Sur ce
terrain de l’innovation, de l’hybride et de l’électrique, Toyota a des
longueurs d’avance. Après avoir lancé la Mirai fin 2014 aux prix
de 66000€, le Japonais pourrait bien créer une voiture de
série grand public propulsée via un mécanisme d’une pile à combustible à
base d’hydrogène d’ici à 2025. À un prix canon?
Témoignage
mardi 10 novembre 2015
L’as de l’invention a plein d’énergie à revendre
Par Pierre CAVRET
Jacques-Franck Bristiel n’est pas né de la
dernière pluie. À 71ans, cet ingénieur aéronautique à la retraite
et ancien pilote d’essai bardé de diplômes est un inventeur né et
renommé.«Mes innovations me viennent toutes seules, par
l’observation du quotidien.
Fils d’ouvriers lorrains, installé depuis 2005 sur
un voilier au Barcarès (Pyrénées-Orientales), cet ex-chef d’entreprise a
décroché à trois reprises la médaille d’or du prestigieux concours
Lépine. C’était en 2001, 2002 et 2011. On lui doit, pêle-mêle,
l’invention des radars parlants embarqués, celle de l’ordinateur
extincteur de feux à bord des avions, celle encore d’un joint marin
révolutionnaire.
Autant d’avancées technologiques majeures qui, au final, lui ont filé
entre les mains sans récompenses en euros sonnants et trébuchants à la
clé. Sans grande écoute non plus.
Jacques-Franck Bristiel. Trois fois médaillé
d’or au concours Lépine, cet inventeur, bardé de diplômes, vit depuis
2005 sur ce voilier au Barcarès (Pyrénées-Orientales).
Un moteur hybride à l’eau
Sa quatrième invention sortie de ses neurones remonte, elle, à 2012.
Elle a été brevetée le 24novembre 2014 et concerne un moteur
hybride à eau. «Les gens font des raccourcis. Ce n’est
pas un moteur à eau exclusivement et vous avez raison de le préciser. Il
fonctionne avec deux réservoirs. Le premier contient 60% d’eau tombée du ciel, l’autre 40% de carburant.»
C’est quoi le principe? «On injecte de l’eau pour avoir de la puissance. Dans l’eau, il y a de l’hydrogène, non?
Vous voyez, je n’ai pas inventé la poudre. Plus précisément, les gaz
d’échappement viennent réchauffer l’eau dans un bac isotherme et
actionnent un compresseur. Des process isobares et isothermes régulent
les vapeurs à la pompe d’admission du moteur du véhicule…» Simple comme bonjour? «Je ne vais quand même pas vous dévoiler tous mes secrets!»
Testé sur un tracteur agricole, son système, né de son désir de
lutter contre la pollution, réussit à développer jusqu’à 500CV. «Idéal pour améliorer le rendement des moteurs thermiques, réduire la consommation de carburant de 60%
et diminuer d’autant la pollution résiduelle dans l’air. Le système est
adaptable sur n’importe quel type de moteur pour un prix variant
de1000 à2500€.»
«Aujourd’hui, 6000 véhicules circulent
avec un kit fabriqué incognito en Allemagne. Il ne nécessite aucune
transformation du moteur, juste un trou d’un diamètre de 12mm.
Je dirai qu’on est au stade des essais mais il va peut-être falloir
qu’on se bouge en France. Nos brevets foutent le camp à l’étranger. Et
que dire de la fuite de nos cerveaux!
Plein de lassitude
Jacques-Franck Bristiel est consterné. «Je suis plein
de lassitude d’abord. J’ai déposé ce brevet d’invention à l’Inpi, une
marque de ma crédibilité. Ils ont fait des recherches pendant plusieurs
mois. J’étais en confrontation avec un Chinois et cinq Américains et mon
invention a passé la rampe de la comparaison et a fini par être
brevetée. J’ai fait la Une des journaux, je suis passé à la radio, à la
télé mais je n’ai pas vu un homme politique ni même un écolo venir me
voir! À chaque fois, l’Inpi me met même au secret un certain temps avec interdiction d’exploiter et de divulguer mes projets.»
Invité à Marseille par le Medef début septembre dans le cadre d’un
forum, cet inventeur a parlé de créativité devant 2500 chefs
d’entreprises. Sans qu’aucun ne vienne vers lui pour l’aider à passer du
stade «prototype bourré d’inventions et de bonnes
intentions» au stade «production en grande série».
Mais pourquoi donc? «Je n’en sais rien», regrette l’homme, loin d’être un farfelu,
mais surtout loin d’être récompensé à sa juste valeur. «Il mérite mieux que cela,
avoue Pierre Grand-Dufay, du Medef Provence, mais c’est vrai qu’il ne nous a rien demandé."
1000km avec un véhicule électrique?
Les Allemands comme les Espagnols commencent, eux, à lui faire les yeux doux. Dans les années 70, un dicton disait: «En France on n’a pas de pétrole mais on a des idées».«Moi, j’en ai quelques-unes, lance, un brin découragé, Jacques-Franck Bristiel, mais ça ne semble pas intéresser grand monde». Comme sa dernière trouvaille. Fiable? À l’entendre oui. «Mon procédé qui, livré et installé coûterait autour de 1000€,
auto-alimente les batteries d’une voiture électrique au fur et à mesure
qu’elle roule. Du coup, elle peut parcourir 1000 kilomètres d’une
traite sans la recharger et sans même qu’elle ne décharge sa capacité de départ…
Deux contraintes toutefois, le process se met en route au-delà de 30km/h et le conducteur ne peut pas dépasser les 110km/h…»
L’originalité de tout créateur est une quête douloureuse qui contraint trop souvent son auteur à la solitude. À l’heure où le made in France
a le vent en poupe, quel financier ou quel industriel aura le moteur de
croire en ses inventions qui se heurtent (à tort ou à raison?)
aujourd’hui à tant d’inertie? Jacques-Franck Bristiel attend juste
pareille étincelle pour faire avancer ses idées et mettre le turbo.
Avec, pour l’heure, l’énergie du désespoir.
) Nous sommes 11500 membres. Pas tous actifs il est vrai, mais nous avons aussi des cellules dormantes à réveiller.
