Je n'ai pas de perspective définie pour l'effondrement, même si j'envisage surtout le pire. Je préfère une gymnastique intellectuelle plus stimulante et plus modeste, au fond... (Psychologiquement, on gère la perspective de l'effondrement comme on peut). J'envisage simultanément plusieurs scenarii très différents et même complètement opposés car je trouve arrogant de prédire une seule issue possible...
A/ Pas d'effondrement. Tout continue à peu près normalement pendant une cinquantaine d'années (après, je ne serai plus là pour observer). La théorie de l'effondrement était une illusion ou une erreur ou une forme de manipulation (pour taxer, contrôler, nuire, que sais-je ?).
B/ Effondrement partiel ou moyen. On peut imaginer des variantes, inutile de détailler, mais en bref: restrictions matérielles pénibles à des degrés variables, changements profonds pour s'adapter, destruction d'une partie considérable de la biosphère.
C/ Grand effondrement. Fin de la normalité, retour en 1750, guerres, chaos, 90% de la population meurt, mad max, survivalisme... Cf Piero San Giorgio.
D/ Effondrement complet. Extinction de masse. Disparition de l'humanité voire de toute vie complexe sur terre. cf Guy McPherson = fin du monde avant 2026 pour des raisons climatiques.
Pour chacun des scenarii, il y a moyen d'amortir un peu le choc, ne serait-ce que par une préparation psychologique, tactique et stratégique. Et avec un ensemble de mesures de réduction de l'impact environnemental de l'humain mais dont il me semble que personne n'a rien à foutre, d'après ce que j'observe... Ex: réduire les voyages en avion, passer à une alimentation végétale, passer au télétravail, fin des animaux domestiques y compris de compagnie, réduire drastiquement toutes les consommations de gadgets à la cons et d'emballages type grand plastique autour des bouquets de fleurs, fin du système bancaire et de toutes les mafias en place légales ou illégales, fin des radiateurs électriques entre autre, fin de l'obsolescence programmée...
J'ai constaté il y a quelques jours à la manif pour le climat à Vannes que les quelques jeunes (lycéennes) à qui j'ai parlé aiment critiquer/manifester mais n'ont que peu réfléchi aux moyens d'agir immédiatement et sont réfractaires aux efforts "potentiellement salvateurs". Mais bon, on est sauvé, car les jeunes recyclent leurs pots de yaourt... Youpi. Une femme à qui j'ai parlé m'a annoncé qu'elle sait et attend l'effondrement depuis les années 1970. Et comme certains experts, elle parlait de 20 ans de marge de manœuvre pour pouvoir réagir... Bizarre, j'ai l'impression que ce délai de 20 ans correspond justement à l'espérance de vie des soixante-huitards... Probablement une coïncidence. Mais ce pourrait être une forme de compromis inconscient du genre: on ne va pas tout chambouler, on a le temps les amis, je vais profiter de ma retraite (continuez à produire et payer, merci) et les mesures drastiques pourront être mise en place quand je serai à l'article de la mort...
Dans le cadre du scénario B d'effondrement partiel ou moyen, le survivalisme bien pensé permet de continuer à jouir d'une certaine prospérité, et même d'un certain confort. Par exemple, à la campagne, si on a un système électrique autonome avec pompe à eau, chauffage solaire, PV avec batteries, une serre thermo-régulée avec aérothermie pour produire des aliments frais en toute saison (même en hiver) + de grosses réserves de nourriture, d'outils, de vêtements, de livres et tout ce qu'il faut pour survivre de façon autonome (sans craindre les pilleurs).